Novoland: Pearl Eclipse

Le village de pêcheurs de Ye Haishi (Yang Mi) est rasé quand les soldats de l’empereur jugent leur tribut de perles luminescentes insuffisant. Recueillie par l’énigmatique Fang Zhu (William Chan), elle reçoit l’éducation d’un garçon. Mais dans son cœur, elle nourrit toujours le projet de se venger de l’empereur Chu Zhong Xu (Xu Kai Cheng).

« Vous avez été choisi.
— Mais personne ne m’a demandé si je voulais l’être. »

Novoland: Pearl Eclipse

Trois ans après l’excellent Legend of Fuyao, j’attendais le retour de Yang Mi dans un drama costumé avec une certaine impatience, d’autant plus que l’intrigue promettait des sirènes, et que les Novoland, bien qu’ayant tendance à ne pas être très gais, se déroulent en général dans un univers complexe peuplé de tribus fantastiques. Hélas, si rien ne change, Novoland: Pearl Eclipse pourrait bien gagner la palme de la déception de l’année.

Yuan Yu Xuan in "Novoland: Pearl Eclipse"
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Quelques pépites

Si l’on ne peut pas dire que ce drama soit mauvais, c’est tout simplement parce qu’il comporte en vérité quelques petits éclats de bonnes choses qui, au bout de longs épisodes passés à espérer qu’ils soient développés comme il faut, finissent par frustrer plus qu’autre chose. Le personnage de l’empereur en est un parfait exemple : incarné par Xu Kai Cheng, que je croyais à jamais ruiné à mes yeux après le catastrophique Well-Intended Love, le monarque est un homme instable, imprévisible, et particulièrement intéressant car complexe et difficile à cerner. J’avoue avoir ressenti un agacement croissant en le voyant traiter de tous les noms sur les réseaux alors qu’il est pour moi clair comme de l’eau de roche qu’il souffre de dépression sévère et, bien évidemment, non soignée.

La relation fraternelle qu’entretiennent l’héroïne Haishi et son frère adoptif Zhuoying est un autre aspect positif de ce drama que j’ai énormément apprécié : ils se soutiennent mutuellement et se vouent une affection solide, ce qui ne les empêche pas de se taquiner copieusement dans des petites joutes qui font sourire.

Xu Kai Cheng in "Novoland: Pearl Eclipse"
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Le vide sidéral

Malheureusement, c’est bien tout ce qu’il y a de positif dans ce drama, car l’intrigue ressemble à une coquille vide : il n’y a strictement rien dedans.

Après des dramas comme Joy of Life ou Nirvana in Fire qui, avec un nombre similaire d’épisodes, parviennent à rester trépidants du début à la fin, l’intrigue de Novoland: Pearl Eclipse, si tant est qu’on puisse même la qualifier de telle, se borne à trois histoires d’amour parallèles qui ne vont nulle part. Certes, on nous sert royalement une ou deux batailles dont l’une est pompée sans vergogne sur la bataille du Gouffre de Helm, mais cela n’a aucun impact sur l’histoire, aucune espèce d’intérêt, et dès que le plagiat du Seigneur des Anneaux cesse, les chorégraphies se désagrègent pour devenir du grand n’importe quoi.

Au final, arrivée presque aux deux-tiers du drama, je me suis rendu compte que la quasi-totalité des personnages en était au même point qu’au deuxième épisode : Haishi répète sans cesse « Shifu, Shifu, Shifu » de sa voix fluette, Zhuoying fait les yeux doux à sa belle, l’empereur continue de jouer à « je t’aime, je te hais » avec sa concubine, et Fang Zhu est tout aussi inexpressif qu’il l’était dès le début du premier épisode. Et Tilan ? Elle subit.

C’est d’un ennui mortel.

William Chan in "Novoland: Pearl Eclipse"
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Incompréhension totale

En outre, force est de constater que Novoland: Pearl Eclipse est d’une lenteur affolante, et d’une fadeur presque étudiée : en 28 épisodes, je ne me suis attachée qu’à un seul personnage apparu un demi-épisode auparavant. Le grand méchant de l’histoire, avec un grand total de 20 minutes de temps d’écran en 28 épisodes (et encore, c’est généreux), ne semble pas menaçant le moins du monde (d’ailleurs, c’est à peine si l’on en parle). On nous fait vaguement miroiter des gens suspects, mais c’est à peine si l’on s’en préoccupe tant le drama se focalise sur les regards langoureux des « couples » et leurs rêves éveillés de bonheur conjugal sur fond de musique larmoyante.

Au final, moi qui m’accrochais désespérément dans l’espoir que cela s’améliore, j’ai fini par abandonner à l’épisode 28, quand le personnage mentionné un peu plus haut fait son apparition pour se retrouver affligé d’un amour non-réciproque pour Haishi. Quel est l’intérêt, je le demande, d’introduire un troisième prétendant pour notre héroïne si tard dans l’intrigue ? D’autant plus que ledit personnage semble n’avoir aucune autre facette que d’être amoureux, jeune et beau (très beau, ceci dit. C’est Huang Jun Jie, après tout.).

Pour moi, cela a été la goutte d’eau, et j’ai fini par jeter l’éponge, écœurée par tant de paresse scénaristique.

Huang Jun Jie in "Novoland: Pearl Eclipse"
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Un malaise soporifique

De fait, les personnages eux-mêmes, à l’exception, donc, de l’empereur, ont toute la consistance d’une soupe, et leurs relations, celle d’un sirop bien dilué.

Malaise et confusion s’installent ainsi dès les premières minutes de la série quand un Fang Zhu interprété par William Chan (trente-six ans) recueille la jeune héroïne Ye Haishi jouée, elle, par l’actrice Liu Qi Qi, âgée de treize ans. Treize ans ! Difficile de ne pas en conclure que la différence d’âge est vaste entre Haishi et ses deux prétendants, et pourtant l’on essaye de nous vendre plus tard qu’ils n’ont que quelques années d’écart.

Pourtant, même quand Haishi grandit, elle demeure soumise à son maître, se comportant avec lui comme une élève ou une fille adoptive, et jamais son égale. Jamais elle ne sort de son ombre, et l’amour qu’elle lui porte ressemble bien plus à une amourette d’écolière qu’à l’attachement profond et au respect mutuel de deux adultes que l’on est en droit d’attendre de ce genre de drama. Impossible d’y croire, et ce d’autant plus que William Chan demeure résolument inexpressif du début à la fin, quelques bribes de monologue intérieur peinant à lui accorder quelques émotions hélas bien insuffisantes.

Enfin, je suis incapable de prendre au sérieux des personnages qui croient sincèrement que Fang Haishi est un homme alors même qu’elle exhibe fièrement sa poitrine, des faux-cils couverts de quinze couches de mascara, et une voix fluette. Pour moi, cela indique surtout que ceux qui se laissent prendre à cette mascarade sont des imbéciles. Dans un autre drama, j’aurais peut-être été plus indulgente, mais c’est ici une pierre supplémentaire à l’édifice de tout ce qui ne va pas dans cette série, je ne le serai donc point. Par curiosité, je suis quand même allée voir « la grande révélation » de son sexe à la Cour et à l’empereur, qui arrive beaucoup trop tard à mon sens, et j’ai été stupéfiée de voir à quel point c’était inintéressant. Je ne pensais pas que c’était possible, mais ils ont réussi à goupiller cela de manière à accentuer encore l’imbécilité crasse de ces gens qui la prenaient sérieusement pour un homme.

Yang Mi in "Novoland: Pearl Eclipse"
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La production

Elle aurait pu relever un peu le niveau, mais la production de Novoland: Pearl Eclipse reste au final aussi tiédasse que tout le reste. Certes, elle n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas exceptionnelle non plus. Si les scènes de combat sont en général molles ou mal filmées, voire les deux, force est de reconnaître quelques jolis plans ici et là, ainsi qu’une certaine diversité de costumes.

La musique, de son côté, n’offre rien de nouveau. Les chansons ne m’ont laissé aucun souvenir, et la bande originale, si elle propose une poignée de jolies mélodies (toutes dérivées du thème principal, d’ailleurs), ne restera pas non plus dans les annales. Surtout qu’elle est particulièrement mal utilisée par moments : vient à l’esprit une scène de bataille « épique » sur laquelle on insiste pour nous mettre une espèce de chansonnette à la flute qui n’a vraiment rien à faire là.

Novoland: Pearl Eclipse
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Bref…

Une perte de temps. Gangrené par pléthore de relations amoureuses toxiques, de personnages inintéressants au possible, et d’une intrigue qui piétine, Novoland: Pearl Eclipse souffre en outre d’une publicité mensongère autour des thèmes de la mer et des sirènes. Au final, c’est un drama qui, à force de ne faire que le minimum syndical, ne m’aura inspiré que de la frustration à force de « si seulement », et dont je me félicite d’avoir arrêté les frais à l’épisode 28.

Princess Zizan from "Novoland: Pearl Eclipse"
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Titre : Novoland: Pearl Eclipse

Nationalité : Chinoise

Avec : Yang Mi, William Chan, Xu Kai Cheng, Chen Xiao Yun, Wang Sen, Huang Jun Jie

Date de diffusion : 10/11/2021 au 05/12/2021

Nombre d’épisodes : 48

Genres : Romance, Xuanhuan

Ma note : ★☆☆☆☆

Avertissements : Viol

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