Dans un monde où les artistes martiaux puisent leur pouvoir dans une âme martiale, celle de Lin Feng lui est volée par nulle autre que sa fiancée le jour-même de son éveil. Le choc le plonge dans un profond coma et le laisse incapable de pratiquer les arts martiaux. Ridiculisé et mis au ban de la société, il se découvre néanmoins une nouvelle âme martiale, celle du Phénix, et s’engage sur le chemin de la vengeance.
Sempiternelle ritournelle
J’ai vu quelques donghuas, maintenant, mais l’histoire de Ten Thousand Worlds, j’ai l’impression de l’avoir déjà vue vingt-cinq fois. C’est similaire à plein d’autres séries du même style au point que la situation familiale de Lin Feng, en fait, est exactement la même que celle de Yun Che dans Against the Gods. Cela aurait pu fonctionner si, comme dans Dominator of Martial Gods, la série était si mauvaise qu’elle en était presque bonne, si le protagoniste était vraiment chouette, ou si le scénario parvenait à ajouter quelque chose de frais à la vieille recette.
Hélas, tel n’est pas le cas ici. Lin Feng, pour commencer, paraît très prétentieux pour un tas de raisons, mais son costume y est pour beaucoup, car il semble beaucoup trop guindé pour son âge et son rang social. De même, sa posture et sa manière de marcher les mains derrière le dos comme un vénérable ainé le font paraître bien trop content de lui, ce à quoi la caméra ne cesse d’en rajouter en recourant constamment à la contre-plongée pendant qu’il prend un air déterminé.
L’attitude de Lin Feng n’est pourtant qu’un des moindres problèmes de Ten Thousand Worlds : le design des personnages est au mieux convenable quand il s’agit des figures centrales, et franchement pas terrible au niveau des personnages secondaires. Le charmant antagoniste qui figure ci-dessous, par exemple, m’a donné de violents flashbacks des jeux vidéos des années 2000.
Côté histoire, bien qu’il faille souligner la manière dont Lin Feng a parfois du mal à atteindre ses objectifs (contrairement à d’autres protagonistes du même type), il reste plus ou moins Monsieur Parfait que tous les hommes de sa génération jalousent et veulent tuer, dont toutes les jolies femmes tombent amoureuses au premier regard, et à qui tous les aînés honnêtes veulent transmettre leur savoir. Une fée sublime que lui seul peut voir habite dans son monde intérieur, et il surmonte toutes les difficultés malgré les moqueries de ses pairs et du monde martial en général.
Et puis il y a, bien sûr, l’hypocrisie habituelle des sectes : d’insupportables blanc-becs imbus d’eux-mêmes qui viennent chercher la bagarre, puis vont pleurer dans les jupes de leur famille quand ils se prennent une rossée bien méritée. S’ensuit, bien entendu, une crise de nerfs de ladite famille, qui envoit ses plus puissants combattants « donner une leçon » à un jeune homme de dix-sept ans qui ne faisait que se défendre et qui, si les rôles avaient été inversés, aurait probablement fini handicapé ou mort pendant qu’ils félicitaient leurs ignobles rejetons. C’est un thème repris dans la quasi-totalité des donghuas similaires que j’ai vus, et il me donne toujours autant d’envies de violence.
(Pour la petite anecdote, j’ai eu le même problème avec The Peak of True Martial Arts, par exemple, et il se trouve que c’est le même studio qui en est à l’origine… Paresse scénaristique, quand tu nous tiens !)
Bizarrement satisfaisant
Vous l’aurez compris, Ten Thousand Worlds, ce n’est pas une réussite, mais la série reste néanmoins divertissante à condition d’avoir recours à l’avance rapide. Une fois habitué aux tropes vus et revus cent fois, aux brutes épaisses et autres joyeusetés, il devient très satisfaisant de voir Lin Feng remettre à leur place tous ces imbéciles. Mais le tout est tellement exagéré que c’est difficile de ne pas lever les yeux au ciel ou se moquer des personnages à voix haute. J’imagine que cela fait partie de l’expérience.
Bref…
Une histoire d’arts martiaux et de vengeance stéréotypée qui n’a pas grand-chose à offrir pour remédier à la paresse et au recyclage d’intrigue évidents de l’histoire et de l’animation. À voir si vous vous ennuyez comme un rat mort, si vous n’avez rien d’autre à vous mettre sous la dent, ou si vous avez besoin de bruit de fond.
(À noter : cette critique s’applique à la saison 1. Si un jour je regarde la saison 2 et que j’ai des commentaires à faire, je rajouterai un paragraphe.)
Titre : Ten Thousand Worlds
Nationalité : Chine
Date de diffusion : 06/04/2021 au 18/09/2022
Nombre d’épisodes: 50
Studio : Ruo Hong Culture
Genres : Fantasy, Arts martiaux, Action et aventure
Ma note : ★☆☆☆☆
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