The Song of Glory

The Song of Glory Poster

Une orpheline, Li Ge (Li Qin), s’allie au prince Liu Yi Kang (Qin Hao) pour mettre un terme à la puissance étouffante des nobles, qui gouvernent le royaume sans se préoccuper ni du roi, ni du peuple.

Si vous aviez été un homme, vous auriez fait de grandes choses.

The Song Of Glory

Il faut vraiment que j’arrête de croire que les dramas vont être excellents du début à la fin. The Song of Glory, c’est l’histoire d’une série qui commence très bien et dont je suis tombée amoureuse en un éclair, pour en être dégoûtée tout aussi vite. Ce qui cloche ? La citation ci-dessus vous en donnera un mince aperçu, et la critique agacée qui suit devrait vous éclairer sur le reste.

Mon nouveau béguin, Shen Li Ge

Shen Li Ge, c’était le rêve absolu jusqu’à l’épisode 20 à peu près. Élevée par un syndicat d’assassins, elle est belle, compétente, intelligente, pleine de ressources et de maturité. Par exemple, au lieu de tirer des conclusions hâtives d’une trahison apparente, elle préfère aller demander des explications…

Sa romance avec le prince Peng Cheng se fondait sur un profond respect mutuel, des échanges verbaux pleins de malice, et un idéal partagé. J’ai beaucoup aimé voir leur histoire naître et s’épanouir, et leurs scènes communes m’ont fait rire plus d’une fois.

Li Qin, qui a malheureusement écopé du seul personnage inutile de Joy of Life, (sans rire, il y a un moment, j’avais carrément oublié son existence, alors que c’était le personnage principal féminin…), semble déterminée à compenser en faisant preuve d’un véritable savoir-faire d’actrice dans The Song of Glory. Elle offre ainsi une très belle performance soutenue par une fourchette impressionnante d’émotions qui vont comme un gant au personnage complexe qu’elle interprète.

De belles dynamiques familiales

Outre la romance principale, ce sont les relations entre membres d’une même famille qui brillent vraiment dans The Song of Glory. Entre les parents et les frères et soeurs de Li Ge, mais aussi entre le prince Peng Cheng et son frère, Jing Ling, et même entre le méchant de l’histoire et sa jeune sœur. Surtout, c’est l’amour manifeste de Li Ge pour ses frères martiaux ainsi que pour les frères Shen, qui le lui rendent bien, qui donne lieu à des scènes tout à fait merveilleuses.

Autre chose : l’amour sincère qui unit un couple d’âge mûr. Il me semble que ce n’est pas monnaie courante, dans les dramas historiques, de voir des personnages secondaires plus âgés qui s’aiment et ne craignent pas de le montrer. Et ils ont même eu droit à leur propre poster, pour changer.

Une belle production

Les chorégraphies (pour la danse comme pour les scènes de combat) ont attiré mon attention dès le début. À force de regarder des dramas, les scènes d’arts martiaux finissent pas se confondre un peu. The Song of Glory est le premier à avoir piqué mon intérêt dès le premier affrontement, tout simplement du fait de son utilisation créative des accessoires. Cela donnait vraiment aux combats une fraîcheur dont je ne pensais pas avoir besoin.

Par ailleurs, les décors du manoir princier sont de toute beauté. Avec des palettes de couleur adaptées à chaque personnage, d’immenses statues et une quantité généreuse d’eau courante, The Song of Glory parvient à se prêter une atmosphère toute à lui.

Les costumes sont également magnifiques, avec pour certains d’entre eux une simplicité apparente qui exige qu’on les regarde d’un peu plus près pour bien apprécier le niveau de détail qui y a vraiment été apporté.

Le montage, en revanche… Les transitions étaient rien moins que brutales, et certaines parties sur fond musical semblaient tout droit sorties d’une fanvideo, ce qui… n’a pas vraiment sa place dans un drama.

I Kissed a Girl

Un autre aspect de The Song of Glory que j’ai beaucoup apprécié : la romance entre la princesse consort et Li Ge. Une romance peut-être pas censée être interprétée comme telle, mais qui ne se prive pas d’avoir recours à tous les codes du genre. La princesse représentait une véritable bouffée d’air frais dans le monde des personnages de harem, et son adoration pour Li Ge, leur dynamique, m’a toute retournée. J’aurais vraiment voulu voir leur relation évoluer et s’approfondir.

Hélas, cela ne devait pas être.

Et tout s’effondre

Bien entendu, c’était trop beau pour être vrai. Comme on dit chez nous, à partir de l’épisode 22, « rien ne va plus. »

Oui, car c’est à partir de cet épisode que Li Ge se transforme en une espèce de coquille vide, de pâle reflet de la femme brillante et puissante qu’elle était auparavant. Dès qu’ils partent à la guerre, elle passe à peu près 10 épisodes à ne rien faire que se tourner vers le prince dès qu’il se passe quelque chose, comme pour lui demander comment elle est censée réagir. Elle parle à peine, est à peine présente dans son propre drama. Et quand elle finit par faire quelque chose, c’est hors-champ, et elle en revient généralement à moitié morte. En d’autres termes, à partir du moment où sa romance est installée, elle perd tout ce qui faisait d’elle un personnage époustouflant, et tout ce qu’elle accomplissait auparavant avec une certaine aisance lui devient quasi-insurmontable.

Je suis particulièrement agacée par ce revirement, car Shen Li Ge me faisait battre le coeur au début de la série. J’adorais vraiment la suivre, admirant son intelligence, sa beauté, sa maturité. Chaque minute de son temps d’écran était un véritable bonheur. Sauf qu’au final, la citation que j’ai mise là-haut est tristement représentative de son évolution : dès qu’elle tombe amoureuse, elle suit le chemin tracé par maintes héroïnes de drama avant elle : fini les initiatives, pour respirer, il lui faut la permission de son amant.

Je le demande encore : POURQUOI ?

Un autre exemple de personnage féminin réduit au rôle de potiche amoureuse est Wang Zijin. À l’origine dotée d’une volonté de fer et d’un tempérament bien trempé et malicieux, son histoire me rappelle celle de l’une des héroïnes de Legend of Fuyao. Je veux dire par là que le scénariste l’embarque dans un cadre où elle n’a clairement rien à faire, excepté peut-être risquer la vie de ceux qui y ont, eux, leur place, par sa seule présence. Et bien que sa romance avec Shen Zhi soit très mignonne, elle fait vite son temps et devient rapidement assez répétitive… ou alors c’est juste que j’en avais tellement marre que je n’en avais plus rien à faire.

Pourquoi est-il si difficile d’écrire des femmes qui existent au-delà de leur romance ? Des femmes qui conservent leurs compétences, leur puissance et leur maturité même après être tombées amoureuses ? Des femmes qui savent se défendre et botter le derrière de leurs ennemis aussi bien que n’importe quel homme, ne se laissent faire par personne, et qui pensent par elles-mêmes ?

Pourquoi la romance est-elle une condamnation systématique pour un bon personnage féminin ?

La paresse au maximum

J’aurais certes pu avaler la perte tragique de ma protagoniste préférée si l’intrigue était restée au niveau. Sauf que cette dernière a décidé de suivre Li Ge dans l’abysse de la médiocrité. Cela devient en fait si mauvais que les acteurs eux-mêmes transpirent l’ennui, et des performances excellentes au cours de la première partie prennent un tournant plus plat qu’une limande. Leurs expressions, convenues et sans saveur, s’accordent ainsi parfaitement à ce nouveau drama terne dont ils se retrouvent les têtes d’affiche.

C’est ainsi que l’infortunée avance rapide a commencé à en voir de toutes les couleurs, et que j’ai même sauté deux épisodes sans le moindre problème de compréhension.

La production, quant à elle, suit le même chemin : les scènes de combat que j’aimais tant deviennent mauvaises et tout simplement idiotes. Des stratégies qui auraient pu avoir un certain mérite si elles avaient été appliquées correctement ne le sont pas, ou sont réutilisées plusieurs fois d’affilée, ce qui semble un tantinet contreproductif… Les faux chevaux sont tellement hideux qu’il va me falloir me passer le cerveau à l’eau de javel pour me les faire oublier. Et toutes les actions importantes ont lieu hors-champ, tandis que les personnages semblent déterminés à faire un résumé de la situation qui contredit totalement ce que nous voyons…

Un exemple de remplissage idiot : une scène de funérailles interminable pour un personnage plus que secondaire, qui a dû prononcer dix phrases à tout casser, et dont personne n’avait strictement rien à faire.

Bref…

La première partie était fantastique : les 20 premiers épisodes présentaient une héroïne proactive, intelligente et compétente, ainsi qu’une belle romance entre deux adultes matures. Et puis soudain, le scénariste a juste…lâché l’affaire et s’est tourné vers la piscine aux clichés, faisant ainsi de cette superbe série un interminable ramassis de lieux communs sans intérêt comme il y en a déjà des centaines.

Énervée, frustrée et fatiguée, j’ai fini par me spoiler exprès sur la fin dès que les derniers épisodes sont sortis, et par jeter l’éponge à l’épisode 38, après 16 heures d’avance rapide. J’aurais bien mis trois étoiles pour la première moitié, sauf que ce drama me laisse un goût tellement amer que je ne peux m’y résoudre. Ce sera donc deux étoiles.

Quel gâchis.


Titre : The Song of Glory

Nationalité : Chinoise

Avec : Li Qin, Qin Hao, Guo Jiacheng

Diffusion : 01/07/2020 to 12/08/2020

Nombre d’épisodes : 53

Genres : Action, Arts martiaux, Aventure, Historique, Romance, Drame, Politique

Ma note : ★★☆☆☆

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