Chirurgien urgentiste de talent, Na Yi-Je (Namgoong Min) est également pourvu d’un grand cœur. Mais quand sa licence est suspendue à tort et sa vie détruite du jour au lendemain, il devient directeur médical d’une prison, dans laquelle il a bien l’intention de se faire des alliés parmi les détenus les plus puissants afin d’obtenir sa vengeance.
Vous me demandez jusqu’où je suis prêt à aller… J’irai où ils seront, même si ce sont les tréfonds de l’enfer.
Doctor Prisoner
J’avais commencé Doctor Prisoner à sa sortie et l’avait abandonné au bout de quelques épisodes seulement pour des raisons dont je ne me souviens plus aujourd’hui. Puis, Chief Kim m’a (re)présenté Namgoong Min, me donnant ainsi envie de voir d’autres de ses projets… et me voici de retour. Je ne le regrette pas.
Le choc des titans
Doctor Prisoner, c’était vraiment l’affrontement de trois géants. L’intrigue se déroule à toute allure, laissant à peine le temps de respirer, ce qui vient en majeure partie de l’intelligence acérée des trois personnages principaux. De fait, ils ont tous l’esprit aussi affûté les uns que les autres, et sont prêts à tout à pour parvenir à leurs fins. C’est ainsi que, face à Namgoong Min et Kim Byun Chul, tous deux en grande forme, on retrouve Choi Won Young, déjà exceptionnel dans Mad Dog, et qui livre ici une autre prestation tout simplement extraordinaire ; je vous le dis sans détour, le contrôle qu’exerce cet homme sur son corps et ses expressions est irréel.
Et bien sûr, Namgoong Min. Il n’y a pas de mots pour décrire cet acteur. J’ai commencé The Veil peu de temps après avoir terminé Chief Kim et repris Doctor Prisoner, et je suis franchement ébaubie devant son savoir-faire. Sa capacité à véhiculer tant d’émotions et à incarner des personnages très différents d’une manière toujours convaincante me laisse sans voix, vraiment. Que ce soit Kim Seong-Ryeong, Na Yi-Je ou Han Ji-Hyuk, on ne peut qu’y croire, et sa performance ici vous glace le sang, vous brise le cœur, et surtout, vous procure une intense satisfaction de bout en bout.
Na Yi-Je : l’antihéros
Et de fait, il fallait bien un Namgoong Min pour l’interpréter, ce mystérieux Na Yi-Je. Il est presqu’impossible de ne pas douter de lui. A-t-il réellement abandonné tous ses principes ? A-t-il vraiment perdu toute moralité ? C’est un personnage difficile à jouer, difficile à suivre, mais incroyablement facile à soutenir, ne serait-ce que parce que, malgré tous ses défauts et tous les doutes qu’il inspire, ceux qu’il combat sont mille fois pires que lui.
Ce qui constitue d’ailleurs le pilier de ce drama et des interactions de Na Yi-Je avec les autres personnages : nuls idéaux d’amitié ou de loyauté ici. Non, ils ont tous les mains sales, possèdent tous quelque chose de compromettant pour les autres, et s’en servent à qui mieux-mieux afin de prendre l’ascendant sur leurs ennemis. Dans Doctor Prisoner, c’est à celui qui saura retourner la situation à son avantage le premier, et c’est incroyablement stressant (et satisfaisant, oui, avouons-le).
Une production intéressante
J’ai vu un certain nombre de critiques visant le travail sur la lumière dans Doctor Prisoner, et je dois dire que je ne suis pas du tout d’accord. Certes, il est assez sombre et la palette de couleurs plutôt intense, mais cette combinaison fonctionne parfaitement, à mon sens, puisqu’elle contribue à garder secrètes les expressions et donc les motivations des personnages. Chacun a son propre objectif, enchaînant combine sur combine afin de l’atteindre, et s’il est parfois un peu frustrant de ne pas distinguer clairement les expressions des personnages, cela contribue aussi à entretenir le mystère qui entoure leur train de pensée.
Par ailleurs, l’atmosphère globalement obscure du drama s’accorde très bien à celle qui règne dans les cœurs de ceux qui y évoluent : les innocents ne sont pas exactement légion, dans cette série, et le contraste entre ombre et lumière est très intéressant. Il nous offre également quelques plans de toute beauté, renforcés par un thème sonore particulièrement bien trouvé, basé sur les bips d’un moniteur cardiaque.
Un défaut néanmoins
J’avoue que j’aurais aimé que Doctor Prisoner s’attarde davantage sur le côté émotionnel de son histoire et des personnages. L’intrigue va si vite que l’on ne souffle jamais, et que Na Yi-Je, entre autres, n’a pas le temps de montrer son côté humain, ses vulnérabilités. J’aurais aimé, par exemple, le voir conquérir le cœur des résidents de la prison (détenus comme employés), ou voir son bon cœur pointer le bout de son nez pendant qu’il exerce ses fonctions. (Oui, je sais, pour une fille qui n’aime pas la romance, je suis quand même un peu guimauve.)
Bref…
Porté avec brio par ses trois acteurs principaux, Doctor Prisoner constitue un thriller intense, haletant, au protagoniste moralement ambigu et aux nombreux personnages intelligents… Préparez-vous, vous ne pourrez pas détourner les yeux de votre écran !
Titre : Doctor Prisoner
Nationalité : Sud-coréenne
Avec : Namgoong Min, Choi Won Young, Kim Byung Chul, Kwon Nara
Date de diffusion : 20/03/2019 au 15/05/2019
Nombre d’épisodes : 16
Genres : Thriller, Crime, Médical
Ma note : ★★★★☆
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