Black Knight

En 2071, l’air est devenu irrespirable et l’environnement un désert stérile, forçant l’humanité à porter des masques à oxygène et à se réfugier dans des zones spéciales. Seuls habilités à évoluer entre les différents districts, les Livreurs, chargés de la distribution d’oxygène et de nourriture, doivent défendre leur précieuse cargaison contre les pillards. Parmi eux, le célèbre 5-8 (Kim Woo-Bin), inspire à nombre de jeunes sans lendemain comme Kim Sa-Wol (Kang Yoo-Seok) le désir de devenir Livreur et de se libérer de ses chaînes.

Kim Woo-Bin est de retour ! C’est une nouvelle qui fait plaisir, et cela d’autant plus que les affiches de Black Knight promettaient du lourd. Porté par Netflix, ce projet est adapté du manhwa du même nom disponible sur la plateforme Webtoon, et relève d’un genre encore peu exploité à Dramaland.

Des sous pour la paroisse, des sous !

S’il y a bien une chose qu’il faut reconnaître aux dramas produits par Netflix, c’est qu’ils ont du budget, et cela se voit. Tout comme Bulgasal, Black Knight ne lésine pas sur le visuel, avec des paysages post-apocalyptiques qui ne manquent pas de cachet et des costumes tout ce qu’il y a de plus badass. (Mais contrairement à Bulgasal, la musique est fade à pleurer. Pas une seule note mémorable dans cette bouillie sans âme, c’est vraiment dommage.)

Kim Woo-Bin, incarnation parfaite de 5-8, est ici dans son élément, sa carrure et sa prestance se prêtant naturellement à un personnage efficace, charismatique. Il est d’ailleurs l’aspect le plus intéressant de la série : son personnage, dur et mystérieux comme il est, inspire la curiosité, surtout quand on constate à quel point il inspire le respect parmi les Réfugiés comme les habitants du District Général.

Sa-Wol, en revanche, m’a laissée complètement indifférente. Je n’ai pas réussi à m’investir dans son histoire, ses scènes m’ennuyaient presque. On aurait sans doute pu bâtir une dynamique intéressante entre 5-8 et lui à base de mentorat, mais au final, il y a trop peu d’épisodes pour inclure ce genre de développement.

Kim Woo-Bin and Yang Yoo-Seok in 2023 KDrama "Black Knight"
© Netflix

Un certain vide

Le problème de Black Knight, c’est qu’il a tous les ingrédients pour une production épique, mais qu’il réussit quand même à paraître un peu lent, et à laisser un sentiment d’inachevé. C’est un ressenti qui m’a taraudée pendant une bonne moitié de la série : l’impression qu’il manquait quelque chose, mais sans savoir quoi. Et ce n’est qu’en en apprenant un peu plus sur le manhwa (à confirmer) que j’ai compris : les scénaristes ont supprimé un élément capital de l’intrigue, sauf qu’il est tellement important que même quelqu’un qui n’a pas lu l’œuvre d’origine en ressent l’absence.

Ainsi, leur choix de retirer cet élément mène en outre à une certaine confusion du spectateur, puisqu’ils ont laissé d’autres parties de l’histoire qui y sont liées de près. Pourquoi 5-8 est-il une telle légende ? On ne cesse de répéter qu’il est célèbre, que tout le monde le respecte, que son nom est connu et reconnu au point qu’on lui demande des selfies, mais sans jamais nous expliquer ou nous montrer pourquoi.

De même, le drama échoue à exploiter pleinement un certain nombre d’éléments qui auraient pourtant pu lui donner davantage de profondeur, et surtout, des enjeux. Les conditions climatiques, par exemple, sont complètement laissées de côté alors qu’elles auraient pu rajouter un enjeu de survie pour les Livreurs. (Je me rends compte d’ailleurs à quel point tout cet extérieur est vide.) J’aurais adoré voir comment les Livreurs se débrouillent pris dans une tempête de sable ou un autre phénomène naturel imprévisible. Mais le seul qui apparaît est balayé d’un revers de la main, comme si ce n’était qu’un ennui passager, et l’on ne s’inquiète donc absolument pas du bien-être de nos héros.

Esom in 2023 KDrama "Black Knight"
© Netflix

Un méchant pas si méchant

Enfin, le personnage de Song Seung-Heon est honteusement sous-exploité. Il ne fait pratiquement rien, inspire au mieux une certaine indifférence, et rien de plus. On nous explique qu’il est mourant, mais sans jamais montrer aucun symptôme ni comment sa maladie l’affecte dans sa vie de tous les jours. Il a le teint impeccable, le brushing au poil et la cravate toujours nickelle… Difficile, dans ces conditions, de croire qu’il est à l’article de la mort et cherche désespérément un remède. Sa haine pour les réfugiés semble ne reposer sur aucun fondement solide, d’ailleurs. Si les scénaristes n’avaient pas envie de se fatiguer, ils auraient au minimum pu dire que sa mère avait été tuée par des pillards sous ses yeux, ou autre prétexte bateau du même style. Pas très novateur, mais au moins c’est une explication.

Song Seung-Heon in 2023 KDrama "Black Knight"
© Netflix

Bref…

Un drama qui se résume en deux mots : « opportunité ratée ». Il y avait beaucoup à faire avec un concept, un casting et un budget pareils, mais Black Knight passe complètement à côté et parvient à paraître long malgré son format compact. Un bon gâchis de moyens.


Titre : Black Knight

Nationalité : Coréennee

Avec : Kim Woo-Bin, Esom, Kang Yoo-Seok, Song Seung-Heon

Date de diffusion : 12/05/2023

Nombre d’épisodes : 6

Genres : Action, Science-fiction, Dystopie

Ma note : ★★★☆☆

Lire le manhwa : Webtoon

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