Never Say Never

Quand sa fiancée est tuée dans l’exercice de ses fonctions, Fang Han (Qin Jun Jie) décide de terminer sa mission, et s’infiltre dans un gang de trafiquants de drogue sous le nom de Fang Mo.

Voilà bien un drama qui me laisse perplexe. J’en avais entendu beaucoup de bien, que ce soit au niveau de la bromance, de son réalisme ou de son protagoniste mature et compétent, et j’en attendais donc beaucoup. Et si je ne nierai pas qu’il a été facile à regarder, Never Say Never n’a pas marché pour moi. Pas la moindre étincelle entre lui et moi ; en fait, il ne m’a inspiré qu’une bonne dose d’apathie saupoudrée d’un brin d’amertume.

Une bromance presque inexistante

Mes problèmes ont commencé quand la bromance dont j’avais tant entendu parler a gardé la consistance d’une méduse : toxique et transparente. J’entends par là qu’elle demeure à sens unique du début à la fin, car l’affection sincère de Gu Tao pour Fang Mo ne lui est hélas pas rendue. Alors que Gu Tao risque tout pour sauver Fang Mo et affirme sa confiance en lui en de multiples occasions, jamais Fang Mo n’affiche ne serait-ce qu’une once de conflit à l’idée de le faire emprisonner, alors même qu’il sait que Gu Tao fera inévitablement face à la peine capitale.

En outre, les scènes de bromance restent extrêmement limitées. Je comprends bien que ce drama se voulait orienté vers l’action (et encore, c’est discutable), mais c’est à peine si on les voit passer du temps ensemble juste pour le plaisir de la compagnie l’un de l’autre. En fait, j’ai beau me creuser la tête, il ne me vient qu’une scène du genre. Une seule scène en 42 épisodes…

Enfin, j’ai un gros problème avec la manière dont sont filmées les scènes tournantes de la bromance. Gu Tao vient à la rescousse de Fang Mo en plusieurs occasions, mais chacune de ces occurrences demeure froide et impersonnelle pour une seule et bonne raison : les choix de réalisation désastreux. Je vais essayer de développer sans spoiler. Il existe deux scènes en particulier qui m’ont frappée en ce sens, au cours desquelles Gu Tao trouve Fang Mo aux portes de la mort, mais au lieu de nous montrer sa réaction, son inquiétude, la douceur de ses gestes quand il libère et transporte le corps brisé de son ami, on coupe vers un autre personnage, ou tout simplement vers la scène suivante. En d’autres termes, on dépossède ces scènes de tout impact émotionnel.

Le protagoniste

Ce qui m’amène à mon deuxième problème : je n’ai pas réussi à m’attacher à Fang Mo. En plus d’être impassible la plupart du temps, il montrait peu d’attachement pour qui que ce soit (les quelques exceptions sont très mal réparties), et, comme je l’ai mentionné plus haut, aucun conflit quant à Gu Tao et sa mission. Or, quand je commence un drama sur un flic sous couverture pour lequel on me vante la bromance de tous les temps, j’aimerais bien que le protagoniste se pose deux-trois questions… Je tiens cependant à souligner que ce n’est pas particulièrement flagrant : ce n’est qu’en voyant Fang Mo exprimer de véritables émotions que je m’en suis rendu compte.

En outre, bien qu’il soit présenté comme compétent et plein de ressources dans la première partie de la série, une révélation qui intervient au milieu réduit sa crédibilité de beaucoup, et casse un peu tout…

Tout cela n’équivaut pas à dire que Qin Jun Jie est mauvais acteur, au contraire. En fait, les quelques scènes durant lesquelles il a la possibilité d’exprimer de véritables émotions sont très bien jouées.

Pas si réaliste que ça…

On m’avait également vanté les qualités réalistes de ce drama, mais j’ai trouvé certains choix des personnages particulièrement curieux. Pourquoi envoyer sous couverture les deux seuls personnes qui sont déjà tombés face à face avec lui dans l’espoir d’attraper un criminel ? Comment se fait-il que les parents de Luo Fei, la défunte fiancée de Fang Mo, ne mentionnent jamais son existence alors qu’elle avait clairement d’excellentes relations avec eux ? Je veux bien qu’elle ait caché leur relation pendant deux ou trois ans, mais sept ans ? Je ne crois pas une seule seconde que ses parents ne soient pas au courant qu’elle avait un amoureux.

Autre déception : le manque de tension générale. Jamais Fang Mo ne semble stressé par sa mission, et en conséquence, jamais il ne montre de soulagement au cours des rares occasions durant lesquelles il a la possibilité d’être lui-même, d’oublier son rôle. Si le protagoniste n’est pas anxieux, alors je ne vois pas pourquoi je le serais. C’est un problème, dans un drama censé véhiculer du suspense.

Bref…

Never Say Never a été facile à regarder, mais décevant tout de même. Si je ne me suis jamais vraiment ennuyée (j’avoue néanmoins avoir zappé beaucoup de parlotes entre seigneurs de guerre et autres barons de la drogue) et y ai trouvé quelques jolis visuels, je n’ai pas réussi à m’investir dans l’histoire. Les seuls personnages auxquels je me suis un peu attachée étaient tous des criminels et des meurtriers (et je dois reconnaître que j’ai apprécié l’humanisation des méchants), et je n’ai pas pu me débarrasser de cette sensation de froid et de distance.


Titre : Never Say Never

Nationalité : Chinoise

Date de diffusion : 21/08/2019 au 18/09/2019

Avec : Qin Jun Jie, Xue Hao Wen, Yin Chi Wai, Sun Yi

Nombre d’épisodes : 42

Genres : Action & Aventure, Thriller, Suspense, Crime

Ma note : ★★★☆☆

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