Trois ans après une opération désastreuse qui a tué son partenaire et mis fin à sa carrière d’agent secret, Baek Si-Yoon (Park Shi-Hoo) reprend un bar et se met en quête de ceux qui ont détruit sa vie. Sa soif de justice le conduit à mettre ses talents de combattant au service de son prochain, en protégeant les commerçants du quartier de promoteurs sans scrupules qui ne reculeront devant rien pour ériger un centre commercial à la place de leurs boutiques.
Voici donc un autre come-back, celui-ci pour Park Shi-Hoo. Entre la star de The Princess’ Man et une histoire d’espions, Local Hero avait tout pour s’attirer une critique dithyrambique de ma part. Malheureusement, la série a très vite perdu de son intérêt, notamment quand je me suis rendu compte que, premièrement, tous les espions à la retraite du pays semblent fréquenter le même bar, et deuxièmement, tous ceux qui n’ont jamais reçu une once d’entraînement semblent décidés à s’improviser agent secret, de la mère au foyer à la barmaid scénariste (qui fait tout sauf son boulot, d’ailleurs), en passant par un gosse de dix-sept ans. Une fois encore, je suis plutôt sympa, mais il ne faut pas non plus pousser le bouchon. Il y a des limites à ce que je suis prête à accepter en matière de vraisemblance, et Neighborhood Hero les dépasse. Largement.
Pour être honnête, j’ai également été déçue par le jeu de Park Shi-Hoo, dont la prestation dans The Princess’ Man m’avait laissé un souvenir formidable. Mais j’ai eu l’impression qu’il ressortait la même panoplie de tics et d’émotions pour Baek Shi-Yoon que pour Kim Seung-Yoo. Et certes, ces dramas traitent tous deux de vengeance, mais ils ne se déroulent pas du tout à la même époque, et les contextes sont très différents, tout comme les deux personnages. On dit que c’est en forgeant que l’on devient forgeron… Park Shi-Hoo n’a pas forgé depuis plusieurs années, et, malheureusement, sa performance s’en ressent.
Un jeu décevant
Le reste du casting était tout aussi décevant, à part peut-être Lee Soo-Hyuk, vampire surpuissant dans Scholar Who Walks the Night, ici aspirant policier complètement abruti. Certes, il se dégourdit un peu dans la deuxième partie de la série, mais ses manières le font paraître particulièrement idiot pendant huit bons épisodes. Je suppose qu’on peut le complimenter pour son jeu, puisque son interprétation du diabolique Gwi face à Lee Joon-Ki ne manquait pas de piquant.
Les personnages féminins, quant à eux, étaient particulièrement dénués d’intérêt. La barmaid Bae Jung-Yeon—interprétée par la chanteuse Yuri (SNSD)—et sa copine commerçante oscillent constamment entre victimes éplorées et groupies gloussantes, et Seo-Ahn, elle-même agent secret et qui aurait pu faire autre chose que femme fatale appât pour les méchants, est aussi dénuée de saveur que le pot de fleurs à qui elle emprunte ses expressions. Chacune de ses actions semble dictée, d’une manière ou d’une autre, par ses sentiments à l’égard de Baek Shi-Yoon, c’est à croire qu’elle est incapable de penser par elle-même. Qu’a-t-elle donc fait pendant les trois ans où il était absent, je me le demande vraiment, parce que les choses étant ce qu’elles sont, je ne l’imagine qu’en train de se morfondre dans son coin.
Bof
Même les scènes d’action étaient décevantes. Personnellement, quand on me décrit un ex-agent secret assoiffé de vengeance comme une « machine à tuer, » je m’attends à quelque chose qui déchire sec. Mais tout ce que à quoi j’ai eu droit, c’est Baek Si-Yoon en train de tabasser des petites frappes sans verser une goutte de sueur, et c’est vraiment triste, parce qu’il y avait vraiment du potentiel dans cette série. Et puis très franchement, j’ai un peu de mal à soutenir un héros qui se bat pour défendre une ribambelle de boutiques visiblement au bord de la banqueroute (le bar, comme le restaurant de la mère de Jin-Woo et le café de la copine de Yuri n’ont jamais plus de trois clients à la fois).
Que dire des scènes, répétitives et inutiles, de Park Shi-Hoo debout dans sa cuisine, pistolet à la main, le regard trouble et les épaules inclinées dans une pose de mannequin? Un pistolet dont il ne se sert même pas… Que dire aussi des méchants, qui ne sont jamais si mauvais que ça, au final, au fond ce sont de bons gars, mais la vie est dure, ma bonne dame, on fait ce que l’on peut… Faut-il mentionner la vieille dame qui va en prison voir l’homme qui a bien failli assassiner son fils et, en apprenant qu’il a des difficultés financières, lui offre le gîte et le couvert ? Je veux bien croire en la bonté de la nature humaine, mais quand même !
Bref…
Le mot de la fin? Tiède. Tiède, et théâtral. On n’y croit pas, parce que tout est tellement affecté (des haussements de sourcils/hochements de tête encourageants de Yuri au pistolet dans la cuisine de Baek Si-Yoon) que ça en devient ridicule. Les acteurs regardent directement la caméra, l’un d’entre mentionne carrément qu’ils sont dans un drama et remet en question le scénario… Je me suis crue dans la troisième dimension. Au final, on ne ressent aucune émotion parce qu’on se fiche éperdument des personnages (à part, éventuellement, Baek Si-Yoon parce que ses costumes ont la classe) et qu’aucun d’entre eux n’est suffisamment aimable ou au contraire haïssable pour générer autre chose qu’une profonde apathie.
À voir si vous êtes vraiment désespérés.
Titre: Neighborhood Hero
Nationalité: Sud-Coréenne
Avec: Park Shi-Hoo, Lee Soo-Hyuk, Jeong Man-Sik, Kwon Yuri (SNSD)
Date de diffusion: 23/01/2016 au 20/03/2016
Nombre d’épisodes: 16
Genres: Action, Vengeance, Mystère.
Ma note: ★☆☆☆☆
Cet article apparaît également sur le site K.Owls.
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