Legend of Yun Xi

Han Yun Xi (Ju Jing Yi) épouse Long Fei Ye, (Zhang Zhe Han), duc de Qin et frère du roi, dans le cadre d’un mariage arrangé. Au fil du temps, le couple apprend à se connaître et à s’aimer, alors que Yun Xi utilise ses compétences d’experte en poisons pour aider son mari à survivre aux intrigues de la cour.

Ça commence bien…

Legend of Yun Xi avait tellement, tellement de potentiel. Le cliché du mariage arrangé n’est pas sans charme s’il est bien écrit, et l’atmosphère légère de la série s’y prêtait vraiment bien. Hélas, le scénario s’entête au fil des 48 épisodes à opter pour le mauvais, le très mauvais, même, si bien qu’arrivée à mi-chemin, Legend of Yun Xi me sortait par les yeux.

Les premiers épisodes commençaient pourtant bien. Une héroïne déterminée qui ne s’en laisse pas compter, et qui voit son mariage arrangé comme une opportunité plutôt que la fin du monde, ce n’est pas tous les jours qu’on en trouve. Long Fei Ye, de son côté, était la définition du protagoniste stoïque et super fort : j’attendais avec impatience de voir leur histoire d’amour se développer.

Cela ne devait pas être. Au lieu d’amours adorables et sains truffés de moments mignons, je me suis retrouvée abreuvée de relations malsaines et des sempiternels clichés de Dramaland.

Ça continue… mal

Commençons par la romance principale. Bien que Long Fei Ye exprime à l’occasion l’ombre d’un sentiment pour son épouse, les nombreuses scènes durant lesquelles il attend tout bonnement qu’elle le serve comme si elle était son esclave, l’enferme dans sa chambre comme une gamine désobéissante, lui explique qu’elle lui appartient, et ainsi de suite m’ont mise très mal à l’aise dès le début. Ses crises de « noble idiot », soit-disant destinées à protéger Yun Xi, sont en fait complètement stupides si l’on prend en compte le fait qu’elle n’a nulle part où aller, ce qu’il sait très bien.

Ce qui m’amène au deuxième aspect malsain de cette « romance » : la vie de Han Yun Xi semble tout bonnement dépendre de Long Fei Ye. Tout ce qu’elle fait a trait à lui. Quand il n’est pas là, elle pense à lui. Quand ils sont brouillés, elle regarde la porte. Quand elle traîne avec ses « amis », c’est pour lui. Elle n’a personne en-dehors de lui, et nulle part où aller si un jour il se lasse d’elle. Elle est complètement dépendante de lui.

Et si on parlait comme des adultes, des vrais ?

D’ailleurs, j’ai eu la terrible impression qu’il la traitait comme un chien : on siffle quand on en a besoin, et on renvoie à la niche quand il a fait son office. Il l’utilisait clairement, et quand ils se disputaient, c’était systématiquement elle qui devait s’excuser, même si c’était lui qui était en tort.

Le nombre d’erreurs commises par Yun Xi qui auraient pu être évitées si seulement Long Fei Ye s’était fendu de quatre mots à son égard ! Mais non, au lieu de parler comme un adulte responsable, de lui expliquer des choses, il préférait s’enfermer dans son palais du machisme avec ses hommes.

Vous avez dit « romantique » ?

Une autre chose qui m’a vraiment perturbée, c’est qu’ils ne se sont jamais vraiment battu l’un pour l’autre. Chaque fois qu’il prenait de la distance, elle s’effaçait sagement, et chaque fois qu’elle lui en voulait, il préférait se murer dans un silence hautain et glacé plutôt que de lui donner des explications. Difficile, dans ces circonstances, de croire en cet amour.

Quant au couple secondaire… J’ai rarement vu de relation aussi malsaine ! J’ai vraiment été choquée par son déroulement, les personnages, etc. Je n’en croyais pas mes yeux de voir cette fille, qui martyrisait son promis depuis l’enfance, le harceler jour et nuit, allant même jusqu’à le droguer, l’attacher à son lit pour passer la nuit avec lui (pas de sexe, mais quand même !), puis le forcer à l’épouser grâce à une ruse ridicule. Et le pire, c’est que tout le monde autour d’eux trouve ça parfaitement normal et romantique, et, plutôt que d’intervenir, se moque de lui car il se fait dominer par une femme.

De belles leçons de vie pour la jeunesse

Bien sûr, il tombe quand même amoureux d’elle (en trois épisodes, et sans un mot d’excuse de la part de la belle, il ne faudrait pas pousser le bouchon). Que tous les jeunes hommes de ce monde sachent donc que si une fille les suit partout, les frappe, et les drogue, alors c’est indubitablement l’amour de leur vie.

Et maintenant que j’y pense, que toutes les jeunes femmes de ce monde sachent que si un homme leur dit qu’elles lui appartiennent, les appelle uniquement quand il a besoin d’elles, et ne se remet jamais en cause, alors c’est clairement l’homme de leur vie.

On respire.

Une intrigue sans grand intérêt

Je suis passée en avance rapide sur toute la politique—bien que j’aie pris le temps de compatir avec l’infortuné prince héritier (incarné par le prometteur Sun Zi Hang), qui méritait mieux. Idem pour les histoires de harem. La seule intrigue sur laquelle j’aurais aimé en savoir davantage est celle des super soldats aux cheveux blancs, qui a donné lieu à une scène vraiment forte. Une intensité que Legend of Yun Xi a hélas échoué à reproduire ne serait-ce qu’une seule fois au cours des 40 épisodes suivants. Et malheureusement, le reste est demeuré tristement prévisible.

Enfin, le jeu des acteurs n’avait rien de fabuleux. Bien que Zhang Zhe Han soit indubitablement un très bel homme, sa fourchette d’expressions semble se limiter à écarquiller les yeux d’un air menaçant, et ses traits semblent si crispés que la moindre esquisse de sourire reste dénuée de tout naturel. Sa partenaire Ju Jing Yi n’était pas mauvaise, dans la mesure où son personnage demandait peu ou pas d’expressions complexes.

En fait, Yalkun Merxat, dans le rôle de Gu Qi Shao, est le seul qui ressorte vraiment à ce niveau, sans doute car son enthousiasme visible et sa nature joueuse le rendent infiniment plus sympathique au spectateur que l’impitoyable froideur de Zhang Zhe Han. (J’apprécie le cliché du beau ténébreux autant que n’importe qui, mais il y a des limites, quand même.)

L’éternel triangle amoureux… mais pourquoi ?

En parlant de Yalkun Merxat, je me suis forcée à subir 48 épisodes de triangle amoureux mais je… ne suis pas sûre de comprendre pourquoi Gu Qi Shao est amoureux de Yun Xi ? En fait, je ne comprends pas non plus les sentiments de Long Fei Ye. Elle est gentille, certes, et supporte beaucoup de méchancetés sans broncher mais… elle ne cesse de se faire manipuler par tout le monde, demeure soumise à ses ingrats de mari et de belle-mère, tombe dans piège après piège, et doit constamment être sauvée. Même ses compétences ne sont pas vraiment les siennes, puisqu’elle les doit toutes à un bracelet magique qui n’a de place dans l’histoire que de donner la science infuse à celui qui le porte… parce que le travail, c’est pour les perdants.

Que dire des effets spéciaux qui m’ont ramenée en arrière de quinze bonnes années, quand je jouais à Alexandra Ledermann 3 et que mes personnages marchaient au travers des murs, ou encore de la musique dissonnante et souvent si forte qu’il était presque impossible d’entendre le dialogue, tout répétitif et maladroit qu’il fut ? Je suis une audience plutôt tolérante, mais là c’était juste trop.

Bref…

Vous l’aurez compris, Legend of Yun Xi m’a un tantinet agacée. J’allais lui donner deux étoiles pour son charme bizarre, mais les difficultés que j’ai éprouvées à subir la deuxième partie lui en coûteront une de mieux.


Titre: Legend of Yun Xi

Nationalité: Chinoise

Avec: Ju Jing Yi, Zhang Zhe Han, Yalkun Merxat

Date de diffusion: 25/06/2018 au 15/08/2018

Nombre d’épisodes: 48

Genres: Romance, Wuxia

Le verdict: ★☆☆☆☆

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