Yona, princesse du royaume de Kôka, a grandi dans l’insouciance, choyée par le roi et protégée par son garde du corps et ami d’enfance, le puissant guerrier Hak. Mais quand survient une trahison inattendue, sa vie est bouleversée à jamais. Seule et sans alliés, poursuivie par ses ennemis, Yona parviendra-t-elle à reprendre le trône de son père?
2015 est décidément l’année des beaux animes. Entre Akatsuki no Yona et Akagami no Shirayukihime, il y a de quoi se régaler les yeux comme les oreilles. Tous deux sont des shojo fantasy, et tous deux sont de pures merveilles qui font honneur au manga dont ils sont tirés. Pour exemple, le morceau ci-dessous, extrait de la bande-son d’Akatsuki no Yona, est joué au shamisen (instrument japonais):
Akatsuki no Yona, c’est l’histoire d’une fille normale—un peu naïve, plutôt faible, complètement ignorante—qui, confrontée au monde réel, apprend à y évoluer et à regarder au-delà d’elle-même et vers les autres.
La première chose que l’on remarque en visionnant Yona, Princesse de l’Aube, c’est que le générique est une instrumentale et non la traditionnelle chanson. Cela m’a frappée car c’est la première fois que je vois cela, mais l’effet est des plus réussis: la musique, à la flûte, donne une ambiance historique qui colle parfaitement à l’histoire, et le thème principal est charmant. Le générique est en soi très joli, avec de superbes dessins que je vous laisserai admirer par vous-mêmes.
La seconde surprise, c’est l’indéniable influence coréenne de la série. Entre les noms (Son Hak, Soo-Won, Ki-Ja, etc.) et les costumes (qui rappellent ceux de l’ère Goryeo alors que la Corée était dominée par la Chine), elle m’avait frappée dès les premières pages du manga, et l’on retrouve le même effet dans l’adaptation. Ce n’est pourtant pas une mauvaise chose, loin de là: au contraire, je trouve ce changement rafraîchissant.
Côté scénario, l’intrigue part sur des bases des plus convenues. En fait, Arslan Senki démarre avec le même principe: un prince exilé cherche à reprendre le trône. Mais j’ai été surprise par la tournure que prend l’histoire à l’épisode 24. De fait, on ne peut en aucun cas prétendre que Soo-Won soit mauvais roi (ou mauvais tout court). Bien au contraire, il est gentil, intelligent et visiblement attaché au royaume et à son peuple. Au lieu de les détester, lui et son équipe, on en vient plutôt à les soutenir car aucun d’entre eux n’est un suppôt de Satan. En fait, ils sont même animés de motifs tout à fait purs, attachants chacun à leur manière, et leurs relations sont tout aussi touchantes que celles de l’équipe Yona. Au final, ils sont juste… un autre camp.
C’est en grande partie ce qui différencie Akatsuki no Yona de la cohorte de shojo du même genre. Pas de bien et de mal ici, de guimauve à n’en plus finir ou de grand méchant usurpateur qu’il faut détrôner pour sauver le peuple. Non, ici, Soo-Won est tout aussi bon que Yona, Hak et compagnie, et en plus il a des droits indiscutables au trône, alors pourquoi le renverser? Quelle légitimité Yona a-t-elle contre lui alors qu’il fait de son mieux pour améliorer la situation du peuple et fortifier le royaume? Honnêtement, si l’on me demandait de voter pour l’un des deux, je choisirais Soo-Won pour gouverner, parce que c’est manifestement lui le plus compétent des deux!
Yona, en revanche, ne connaît rien à rien, est globalement inutile. J’ai eu un peu de mal à m’intéresser à elle, car elle est… « faible » serait le mot. Peut-être est-ce justement ce qui la rend attachante. De fait, c’est juste une gamine de seize ans qui n’est jamais sortie du palais. Elle est naïve, inexpérimentée, ignorante. Mais ne sommes-nous pas tous comme elle? Ne l’avons-nous pas été? Nous en sortirions-nous mieux qu’elle dans sa situation? Probablement pas, et c’est ce qui fait qu’il est si facile de s’identifier à elle. Peu à peu, elle se rend compte que se cacher derrière Hak et se lamenter sur son sort, c’est bien joli, mais son ami d’enfance n’est pas indestructible, et ils finiront un jour par se faire tuer tous les deux. Elle prend donc son courage à deux mains, se redresse et entreprend de devenir moins inutile, plus forte, avec pour but d’un jour pouvoir protéger ses amis comme ils la protègent. C’est une très belle évolution du personnage, probablement l’une des plus réalistes que j’ai vues dans un anime.
La goutte de fantastique apportée à l’histoire par la légende du roi-dragon Hiryuu et de ses quatre protecteurs m’a fait penser aux mangas de ma bien-aimée Yuu Watase (Arata sous les étoiles, Fushigi Yuugi, Fushigi Yuugi: Gembu Kaiden, Ayashi no Ceres) et infuse la série d’une atmosphère de magie subtile qui en renforce la beauté. Les images sont une véritable merveille, de même que le chara-design, (je l’avoue, mes préférés sont clairement Ki-Ja et Soo-Won avec Shinah et Hak en deuxième place).
La série est également parsemée de comédie et d’humour, grâce notamment à Hak et ses interactions avec un peu tout le monde. Pour un grand guerrier et un ancien général, il se comporte avec une immaturité aussi inattendue que bienvenue.
De mon point de vue, cependant, Akatsuki no Yona commence à peine. L’épisode 24 se termine alors que l’on passe aux choses sérieuses, et j’espère bien voir une saison 2.
Un anime à voir (et en attendant la saison 2—prions!—, je m’en vais dénicher le manga!).
Titre : Akatsuki no Yona (Yona, Princesse de l’Aube)
Nationalité : Japonaise
Studio : Pierrot
Date de diffusion : 07/10/2014 au 23/03/2015
Nombre d’épisodes : 24
Genres : Shojo, Romance, Fantasy
Ma note : ★★★★☆
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