Sm:)e

Actrice en devenir, Ji Xiaoxing (Du Bella), est atteinte de scopophobie (peur des caméras) sévère. Elle rencontre la superstar Shu Zhan (Li Wen Han), lui-même souffrant d’un cas grave de haptophobie (peur de toucher ou d’être touché). Mais quand il s’avère que Xiaoxing est la seule personne dont Shu Zhan supporte le contact, tous deux se rapprochent.

Un jour, si tu guéris et que tu peux enfin vivre une vie libre comme tout le monde… je ne serai plus la seule pour toi. Comment peux-tu être certain que tes sentiments ne changeront pas ?

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Un bébé golden retriever et un chaton tombent amoureux

Voici la description que j’ai bien failli écrire avant de me dégonfler. C’est pourtant ainsi que l’histoire de Smi:)e, ou Just Want To See You Smile peut se résumer. C’est une excellente comédie romantique qui parvient à s’emparer des clichés vus et revus de Dramaland pour en faire quelque chose d’intéressant. Grâce à un nombre limité de teignes dévorées par la jalousie (je n’en ai compté qu’une), une absence de PDG assoiffés de pouvoir, et un personnage principal qui reste, malgré sa célébrité, le garçon le plus adorable du monde, Just Want to See You Smile vous accrochera dès le début et ne vous lâchera plus jusqu’à la fin.

La maladie mentale n’est pas un tic rigolo

Commençons par le commencement, il faut savoir que bien que ce soit une comédie romantique, Just Want to See You Smile traite de manière sérieuse le thème de la maladie mentale et de ses conséquences pour ceux qui en sont affligés. Contrairement à un certain nombre de productions qui réduisent ces troubles à des petits tics rigolos, Smi:)e prend le sujet au sérieux, et établit dès les premiers épisodes à quel point il est difficile pour Xiaoxing et Shu Zhan de mener leur vie de tous les jours et d’envisager un futur épanoui du fait de leurs phobies respectives.

Li Wen Han incarne ainsi avec une sincérité bouleversante la joie de Shu Zhan quand il se rend compte qu’il y a bien une personne sur cette Terre qu’il peut toucher, et permet au premier épisode de se terminer sur une note émotionnelle qui ne manquera pas de vous faire revenir. Le drama prend soin de traiter chaque scène qui touche à la maladie et à une éventuelle guérison des protagonistes avec tout autant d’émotion, que ce soit par Li Wen Han ou sa partenaire Du Bella, excellente dans le rôle de cette jeune femme à la personnalité enjouée mais aux pieds fermement ancrés à la terre ferme.

Une héroïne terre-à-terre et adorable

Car oui, notre héroïne a bien la tête sur les épaules. Il est si fréquent d’avoir un premier rôle féminin terre-à-terre qui devient effacée et ennuyeuse dès qu’elle commence à éprouver des sentiments pour un homme. Mais ce n’est pas le cas de Ji Xiaoxing, qui reste consciente de sa situation et de celle de Shu Zhan, et garde la tête froide même quand un garçon qui lui plaît clairement beaucoup se déclare à elle. En d’autres termes, Ji Xiaoxing sait se protéger.

Il est aussi hilarant de la voir se venger, aussi innocemment soit-il, de ceux qui l’agacent quand elle peut se le permettre, se carapater dès que les hommes autour d’elle commencent à se montrer territoriaux, et rester la seule personne douée de raison de son entourage, sans pour autant perdre son naturel franc, maladroit et plein d’entrain. On ne s’étonne pas qu’elle ait tant de succès auprès de la gent masculine.

Sa relation avec Shu Zhan est d’autant plus intéressante qu’elle est parfaitement consciente que ses sentiments envers elle pourraient bien venir du fait qu’elle est la seule personne qu’il peut toucher, et que, s’il guérissait, tout pourrait changer en un clin d’oeil. Et voilà le dilemme, n’est-ce pas ? Car plus ils se rapprochent l’un de l’autre et de la guérison, plus ils sont déchirés entre leur joie de voir l’autre progresser et la terreur qu’il n’ait plus besoin d’eux et aille voir ailleurs.

Deux jeunes acteurs de talent

Les deux acteurs principaux sont excellents dans leurs rôles respectifs, et je dois avouer ma stupéfaction quand je suis allée voir leur fiche et me suis rendu compte que c’était, pour l’un comme pour l’autre, leur première fois en tête d’affiche. Leurs expressions, leur ton, leur alchimie, tout était tellement parfait que je ne m’y attendais pas le moins du monde. Leur performance était pleine de sincérité. Ils m’ont fait sourire dès le début, et leurs scènes communes étaient tout simplement adorables. Shu Zhan, tel un chaton, prêt à tout pour attirer l’attention de son humain, et Xiaoxing, le petit golden retriever patient mais joueur, et qui donne tout à ceux qui sont chers à son coeur.

Une belle galerie de personnages secondaires

Les acteurs secondaires n’étaient pas en reste, tous très convaincants dans le rôle de personnages attachants à leur manière. Enfin, à une exception près. Du Ruo (Daphne Liu), catastrophe ambulante et pourtant le pilier de ses proches. Shen Xun (Zhao Duona), jalouse mais toujours franche. Su Weibai (Hank), maladroit et passionné. Jiang Ye (Zhang Sha Sha), calme et raisonnable à moins que l’on ne menace le bien-être de ses acteurs.

Et An Ge (Lin Xiao), baume au coeur de tous ceux qui en ont besoin, toujours prêt à aider, que ce soit d’un sourire ou de quelques mots de réconfort, déterminé à accomplir son rêve. C’est probablement mon personnage secondaire préféré avec Ye Ling (même si cela vient sans doute du fait que le nouveau venu Lin Shi Jie n’est… pas désagréable à regarder. Et que ses mines dégoûtées sont à mourir de rire.)

Un bel hommage

Il faut aussi souligner le très joli discours de Xiaoxing en hommage à tous ceux qui travaillent dans l’industrie du cinéma et de la télévision, mais restent toujours dans l’ombre. C’est toute la beauté d’une relation entre une superstar et une actrice qui débute à peine : Xiaoxing a une connaissance intime des souffrances de ceux qui s’activent derrière la caméra, d’où une belle éloquence quand il s’agit d’en parler. Connaissant moi-même des personnes qui travaillent dans ce secteur, je peux témoigner que c’est un milieu très difficile, avec des horaires insensés très difficiles à soutenir mentalement et physiquement, et cette scène m’a bouleversée.

Voici donc une série pleine d’amour. Amour des personnages, amour pour son équipe, amour pour ceux qui se battent contre la maladie, amour pour ce dur métier, amour des acteurs pour leur travail. Mais c’est également une histoire qui parle de faire son deuil, de s’accrocher et de laisser partir, de tourner la page et de commencer une nouvelle vie, de rattraper le temps perdu. Et Smi:)e se montre ainsi excellent quand il s’agit de préserver l’humanité de ses personnages.

Quelques défauts quand même…

Bien sûr, certaines choses m’ont déplu, comme bien sûr quand rien ne va plus. Je veux juste voir ces adorables petits être heureux, est-ce vraiment trop demander ? Et il m’a semblé qu’assez souvent, on tenait Xiaoxing responsable d’événements auxquels elle ne pouvait strictement rien, mais cela n’a jamais été suffisamment sérieux pour devenir vraiment agaçant.

Bref…

Une très jolie comédie romantique avec un superbe couple principal, de bons acteurs, de beaux visages, une bande originale des plus sympathiques, et une tonne d’humour. Un bon moment en perspective.

Bonus: Ye Ling en mode « ras-le-bol de ces tarés ».


Titre : Sm:)e

Nationalité : Chinoise

Avec : Li Wen Han (Uniq), Du Bella, Li Xiao, Daphne Liu

Date de diffusion : 29/05/2018 au 24/06/2018

Nombre d’épisodes : 24

Genres : Romance

Où le voir : Youtube

Le verdict : ★★★★☆

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