Née privée de ses six sens, Chu Xuan Ji (Yuan Bing Yan) rencontre Yu Si Feng (Cheng Yi), disciple d’une autre secte où il est interdit de tomber amoureux, au cours d’un tournoi de cultivation. Alors que les deux jeunes gens se rapprochent, leur futur devient de plus en plus incertain quand la politique et même les dieux commencent à s’intéresser à eux de près.
Quand Love and Redemption est sorti, twitter s’est rempli de commentaires dithyrambiques. Malheureusement, il a mis du temps à arriver sur les plateformes de streaming légales, et il m’a donc fallu attendre un peu et naviguer avec précaution pour éviter les spoils. J’ai été ravie de voir qu’il était enfin sorti sur Viki, d’autant plus que l’acteur principal n’est autre que Cheng Yi, que j’avais découvert et adoré dans The Lost Tomb 2.
Au final, j’émerge de ce drama avec des sentiments mitigés. Ce fut un visionnage vraiment compliqué pour moi, avec certains épisodes excellents, et d’autres qui me donnaient envie de hurler et de m’arracher les cheveux d’exaspération.
D’excellents acteurs
Je ne prétendrai pas que Cheng Yi n’était pas le facteur d’attraction principal de ce drama pour moi. Il ne m’a absolument pas déçue, et sa partenaire Yuan Bing Yan brille tout autant dans le rôle de l’héroïne. Mais j’ai aussi été très impressionnée par les acteurs secondaires, Zhang Yu Xi et Bai Shu en particulier.
J’avais déjà vu la première dans des comédies romantiques telles que Intense Love et Dear Prince, et j’avoue que j’étais un peu sceptique vis à vis de sa transition vers un genre plus sérieux. Pourtant, elle s’en sort admirablement bien, d’autant plus que son personnage vit des scènes très intenses qui n’ont pas dû être faciles à interpréter.
Quant au second, Bai Shu joue le Serpent Volant Teng She, et sauve à lui tout seul la seconde partie du drama. Chacune de ses apparitions est drôle, car il parvient à garder des mimiques serpentines assez impressionnantes sans tomber dans la caricature, et ses interventions sont fort distrayantes.
Une production de bon niveau
J’ai également beaucoup apprécié l’effort de production visible de Love and Redemption. Outre les effets spéciaux, qui figurent parmi les meilleurs que j’ai vus dans un drama chinois, les scènes de combat offrent de superbes chorégraphies. Quant à la musique, elle comporte deux pistes tout à fait épiques, sauf qu’ils ne se sont pas donné la peine de mettre l’une des deux dans l’album, ce qui est fort dommage !
Mais je pense assez significatif le fait que j’aie passé les 25 derniers épisodes à anticiper la musique de Ten Miles of Peach Blossoms (plus précisément, dans 三生情愫 (« Three Lives’ True Love »)) à chaque fois que la musique commençait à monter en puissance. Si je ne regarderai jamais ce drama car, après trois tentatives infructueuses, je me suis rendu compte que l’auteure est une horrible plagieuse, on ne peut nier que sa bande son est une oeuvre d’art. Elle avait, en fait, un thème bien précis, qui manque à Love and Redemption.
Je dois également avouer que je ne suis pas très fan des plans ultra-rapprochés sur les yeux des personnages, qui me mettent très mal à l’aise et ne les mettent en plus vraiment pas en valeur.
Le meilleur jeune scénariste ?
Il m’est devenu apparent assez vite que le niveau d’écriture de Love and Redemption laisse pour le moins à désirer. Pourquoi ? Parce qu’il y avait vraiment trop de questions sans réponses, d’incohérences et autres gênes de ce genre. Comment A n’a-t-il pas reconnu B, aux côtés duquel il a vécu pendant 10 000 ans ? Pourquoi C manifeste-t-il soudain des pouvoirs qu’il n’a jamais utilisés ? À l’inverse, pourquoi D meurt-il au lieu d’utiliser des pouvoirs qu’il a utilisés pendant tout le drama dans des circonstances similaires ? Pourquoi les personnages s’enlisent-ils pendant dix épisodes dans un malentendu né d’une hypothèse dont ils savent tous qu’elle est tout bonnement impossible ?
Oui, parce que des malentendus, il y en a, il y en a même des tonnes ! Des malentendus idiots, sans intérêt sinon de prolonger l’histoire et de la faire tourner en rond. Une seule question correctement formulée, un minimum de communication, et le drama aurait été réduit de moitié. Il y avait de quoi devenir dingue.
Et à la fin, même si j’adorais les scènes de notre couple ensemble, ce scénario mal écrit, mal mené, et la souffrance constante et répétée de Si Feng m’ont dégoûtée de cette histoire. Je n’en avais plus rien à faire, et à l’épisode 40, j’avais juste envie que ça se termine.
En plus de ça, je crois que ce drama tient le record des sorts de méchants les moins satisfaisants du monde. La fin réservée au grand méchant de l’histoire, en particulier m’a vraiment mise en colère tellement elle était injuste.
Du féminisme mal exécuté ?
En y réfléchissant, il m’apparaît que la plupart des problèmes scénaristiques de Love and Redemption sont probablement liés à un féminisme mal exécuté. En d’autres termes, le scénariste a voulu être tendance et écrire une femme forte, sauf qu’il a négligé les autres personnages en retour. C’est particulièrement notable quand il s’agit de Si Feng, certainement le meilleur personnage du drama car gentil, loyal, attentionné, malicieux et puissant. Puissant, et pourtant, il n’arrête pas de se faire démonter alors qu’il est l’un des cultivateurs les plus forts de sa génération.
J’ai longtemps attendu de le voir casser la baraque, sauf qu’à la place, je l’ai juste vu cracher du sang toutes les cinq minutes. Quand j’ai enfin eu une grande révélation à son sujet, elle a été oubliée et abandonnée aussi vite qu’elle était arrivée. Et si ses souffrances répétées m’ont un temps brisé le cœur, il faut bien avouer qu’au bout d’un moment, trop, c’est trop ! J’avais juste envie qu’il laisse toute cette vilaine bande d’ingrats se débrouiller, pour ne pas dire plus, et se barre tout seul dans le soleil couchant, pour vivre tranquillement avec les siens.
Donc pour résumer, tout ça m’a vraiment laissée sur ma faim. Oui, j’aime les personnages féminins forts, et j’ai bien aimé Xuan Ji, jusqu’au moment où elle a commencé, après le malentendu numéro 5168543, à se faire manipuler par tout le monde. (Je hais ces scénarios dans lesquels le personnage féminin, une fois devenu fort et sûre d’elle-même, commence à se faire manipuler et à faire n’importe quoi. C’est censé marcher dans l’autre sens !) J’ai beaucoup aimé le fait qu’elle n’hésite pas à tenir tête à ses aînés et à défendre ses amis et elle-même. Mais une protagoniste forte ne veut pas dire qu’il faut complètement abandonner le protagoniste. Le féminisme, c’est la lutte pour l’égalité, hein. Pas la supériorité des femmes.
Et dans le cas de Love and Redemption, je suis désolée, mais Xuan Ji ne souffre ni ne sacrifie la moitié pour Si Feng de ce qu’il donne pour elle. Le pauvre homme subit mille tourments à cause d’elle et pour elle (pour des raisons encore inconnues à ce jour, d’ailleurs), et bien qu’elle le défende et le protège, ce n’est absolument pas comparable. Et par ailleurs, à la fin du 59e épisode, on ne sait presque rien de lui, hormis son lignage, que c’est une personne absolument admirable, et qu’il est très amoureux de Xuan Ji.
Donc un personnage féminin fort ? Oui. Mais aux dépends du protagoniste masculin ? Non.
Comment (ne pas) écrire ses personnages féminins
Paradoxalement, les personnages féminins étaient de manière générale assez mal écrits. Exemple probant : cette scène surréaliste durant laquelle un groupe de six (trois hommes, trois femmes) tentent de forcer une barrière magique. Les trois hommes s’y mettent pendant que les trois femmes, toutes de puissantes cultivatrices, les regardent faire, les bras ballants. Les trois hommes échouent, rengainent leurs épées, et déclarent que la barrière est trop puissante, et qu’il faudra trouver une autre solution. Une autre solution comme… essayer à six, peut-être ? Non ? Non. Très bien.
J’ai par ailleurs beaucoup de problèmes avec le personnage de Ling Long, la sœur aînée de Xuan Ji. C’est une jeune femme que l’on dit avoir un caractère bien trempé (si tant est qu’un caractère bien trempé équivaille à s’enfuir d’une pièce dès que ça ne va pas) et qui est censé être une puissante cultivatrice. Puissante, sauf qu’en fait, dès qu’elle se retrouve contre un cultivateur ou un démon masculin, ses compétences s’évanouissent dans la nature. Son ennemi principal, d’ailleurs, la vainc au moins trois fois exactement de la même façon.
Et enfin, la déesse de la guerre elle-même présente un énorme problème, mais je ne peux malheureusement pas en parler ici sous peine de spoiler quelque chose d’énorme.
Bref…
Love and Redemption est-il un bon drama ? Disons qu’il n’est pas mauvais. Méritait-il tout son buzz ? Pas du tout. Il y avait beaucoup de potentiel dans cette histoire, de très bon acteurs, et une qualité de production indiscutablement supérieure à la moyenne.
Mais il n’est vraiment pas pour tout le monde. Si vous ne supportez pas les malentendus, n’aimez pas l’avance rapide et ne jurez que par une écriture stellaire, alors je vous conseille de l’éviter.
Comme je l’ai mentionné plus haut, ce fut un visionnage compliqué pour moi. Il y avait des épisodes devant lesquels je passais un super moment, et d’autres que je haïssais au point de les passer en avance rapide. Et malheureusement, il faut bien reconnaître qu’il y avait davantage de ces derniers que des premiers. Love and Redemption aurait pu être excellent s’il avait été mieux écrit, mais son exécution ratée l’a tout bonnement… abîmé.
Titre : Love and Redemption
Pays : Chine
Date de diffusion : 06/08/2020 au 10/09/2020
Avec : Cheng Yi, Yuan Bing Yan, Liu Xue Yi, Zhang Yu Xi
Nombre d’épisodes : 59
Genres : Xianxia, Fantasy, Romance, Arts martiaux, Aventure
Ma note : ★★★☆☆
BRAVOOOO sacré avis final !!!, de qualité !!!!
Merciii ? hâte de découvrir le tien !
Je me mets doucement aux dramas chinois et il est vrai que celui-ci a fait beaucoup de bruit. J’avais vu la bande-annonce, dont les effets m’ont pas mal stoppé…
Je n’ai rien contre le fait de faire souffrir les personnages, mais je comprends qu’il y beaucoup d’acharnement contre le personnage principal. Cette redondance me fait peur.
J’ai bien aimé tes parties « Le féminisme mal exécutée » et « Comment (ne pas) écrire ses personnages féminins ».
Ne supportant les malentendus qu’à très petite dose, je pense faire l’impasse sur ce drama (sans regret) !
Merci pour ton avis, c’était une belle critique.
Effectivement, si tu n’aimes pas les malentendus, mieux vaut t’abstenir, parce que tu vas beaucoup souffrir ? Merci d’être passée ! ?
Exactement. Dans ce drama, tout est du non-dit…c’est exaspérant. Que des mensonges, des secrets non révélés mm à la porte de la mort alors qu’il suffit que les personnages disent juste les faits.
À part cela, bonne alchimie entre le couple lead. Cheng Yi est très bon dans son interprétation de Yu Sifeng, mm si le personnage en lui mm s’autoflagelle constamment dit-il par amour pour sa dulcinée ( parce que oui il souffre tt du long et très svt inutilement)
Qt à XuanJi je l’ai trouvé parfois insipide. Mais bon mettons sur le fait qu’elle est comme un nouveau-né dans les relations amoureuses.
La soeur jumelle Ling Long est juste imbuvable lors des premiers episodes…
Aucun sage dans les différents clans… Tous prennent de mauvaises décisions à longueur d’épisodes. C’est insupportable parfois.
Je n’ai pas eu d’attachement particulier à un personnage.
Bref, Je le trouve effectivement sur-côté. Bcp de hype pour pratiquement pas grand chose. Je place sans hésiter plusieurs autres dramas plus haut que lui. Par exemple
– Eternal Love (TMOPB)
– The untamed
– Ashes of Love
– Douluo Continent
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