Blind

Tuez-le ou nous mourrons tous !

Blind

La Corée du Sud nous gâte cette année : après Big Mouth, c’est Blind qui vient nous retourner le cerveau, offrant une intrigue haletante et des fins d’épisode sadiques à souhait.

Des scénaristes qui s’amusent

Les nombreux memes qui circulent sur les réseaux en ont été témoins : les malheureux comme moi qui ont suivi Blind lors de sa diffusion ont constamment eu l’impression que les auteurs de cet excellent thriller s’amusaient de leur souffrance en disséminant adroitement des indices aussitôt mis en doute par de nouvelles preuves. C’est ce que j’appelle un drama-puzzle, un genre que j’apprécie particulièrement.

Mais si ce côté-là est tout à fait divertissant, le monde que dépeint Blind reste extrêmement sombre. C’est un endroit sans pitié, peuplé de personnages en nuances de gris, où les faibles se font dévorer par les forts et où personne n’est à l’abri d’une fin violente. Certaines sont vraiment dures à avaler, d’ailleurs, car les victimes se sont battues jusqu’au bout. Finalement, c’est presque une réflexion sur la mort et son caractère inéluctable que nous propose ainsi ce drama.

Des acteurs en forme

Cela faisait bien longtemps que je n’avais vu ni Ha Seok-Jin ni Taec-Yeon. En fait, cela remonte à 1% of Anything et Dream High respectivement. Autant dire qu’ils ont eu le temps de bien changer. Si la performance d’Ha Seok-Jin n’est pas particulièrement mémorable (ce qui, soyons juste, pourrait tout à fait être lié à la nature de son personnage), celle de Taec-Yeon offre quelques petits moments forts qui témoignent de son évolution en tant qu’acteur.

Mais j’ai été très impressionnée par Jung Eun-Ji, que je ne connaissais pas du tout, et dont certaines scènes paraissent criantes de vérité, même si son personnage s’efface hélas un peu vers la dernière partie de la série.

Le soufflé

Côté intrigue, le drama reste passionnant de bout en bout, donc, et j’ai passé un très bon moment. Mais comme pour Big Mouth, je regrette certaines tournures et certaines révélations. Les personnages paraissent pour la plupart d’une intelligence assez médiocre, ce qui soulève des questions souvent laissées sans réponses une fois la fin venue. D’un côté, c’est intéressant car ce sont « des gens normaux » qui se retrouvent impliqués dans une affaire terrible, mais de l’autre, cela cantonne Blind à rester un peu terne malgré l’horreur de sa prémisse.

Une découverte

La grande révélation de Blind, au final, n’est ni dans l’intrigue ni dans la production, mais bien parmi les acteurs. Park Ji-Bin, qui a à son actif une liste assez impressionnante de second rôles, fait un travail formidable. J’ai vraiment adoré son personnage, et lui aussi, visiblement : on voit qu’il s’amuse comme un fou dans ce rôle, ce qui fait toujours plaisir. Le regard meurtrier du jeune Kim Gun-Woo n’est pas en reste : mutique la plupart du temps, son Yoon-Jae ne s’embarrasse guère de mots pour rester glaçant du début à la fin.

Grande gagnante côté sonore, enfin, la chanson Sweet Dream, de Park Jun-Hwan et Shoon, délicieusement sinistre, dont les paroles portent tout le côté tragique de l’intrigue.

Bref…

Un thriller haletant, qui sait gérer son suspense et glisse ici et là quelques pépites de montage qui entretiennent savamment le mystère. Si beaucoup de questions restent malgré tout en suspens, Blind reste tout de même un excellent moment à passer, appuyé par une histoire franchement glauque et quelques révélations côté acteurs dont on espère voir davantage dans les années à venir.

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Titre : Blind

Nationalité : Sud-coréenne

Avec : Ok Taec-Yeon, Ha Seok-Jin, Jung Eun-Ji, Park Ji-Bin

Date de diffusion : 16/09/2022 au 05/11/2022

Nombre d’épisodes : 16

Genres : Mystère, Crime, Thriller, Policier

Ma note : ★★★★☆