Scarlet Heart: Ryeo

Une jeune femme du XXIe siècle se réveille dans le corps d’une jeune noble de l’ère Goryeo. Elle apprend à connaître les princes, tout particulièrement le doux Wang Wook (Kang Ha-Neul) et son sombre frère, Wang So (Lee Jun-Ki), futur roi Gwangjong.

Le roi puise en vous son réconfort, certes, mais c’est de force qu’il a besoin.

Scarlet Heart: Ryeo

Dernier projet en date de Lee Jun-Ki, Scarlet Heart: Ryeo semblait prometteur. Si j’avoue ne pas connaître la moitié des charmants minois qui en composent le casting, j’avais néanmoins déjà vu Kang Ha-Neul dans Heirs et IU dans Dream High, où j’avais bien aimé leurs personnages respectifs. Les images diffusées par la production avant la sortie du drama donnaient par ailleurs à espérer, outre une superbe performance de Lee Jun-Ki, de très beaux paysages, ainsi qu’une certaine délicatesse dans les décors, qui me faisaient très envie.

De ce côté-là, au moins, Scarlet Heart ne déçoit pas. Il commence très fort avec une superbe éclipse, et poursuit avec de belles scènes enneigées, ou des étangs couverts de nénuphars sous le couvert protecteur d’arbres en fleurs, c’est absolument splendide. Les costumes sont plutôt bien aussi, et évidemment, les acteurs ne sont pas en reste.

Lee Jun-Ki méritait mieux

Lee Jun-Ki, comme de coutume, est excellent. Il campe un prince solitaire victime des intrigues de la cour et du rejet des siens, et qui ne recherche qu’une chose: l’amour et l’acceptance de sa famille. Les continuels rejets et abandons dont il a fait l’objet au cours de sa vie l’ont doté d’une loyauté farouche, mais aussi d’une fragilité parfaitement interprétée par Lee Jun-Ki. Combien de coups peut prendre un homme, se demande-t-on devant ce personnage, avant que son cœur ne se brise à jamais? Wang So se relève pourtant, encore et encore, témoignant d’une force et d’une volonté implacables. C’est, je pense, l’un des meilleurs rôles de Lee Jun-Ki, qui le dépeint avec une rare férocité.

Zzz…

IU et Kang Ha-Neul, en revanche… Leurs personnages sont tellement parfaits qu’ils en deviennent très vite des plus casse-pieds. Leur répertoire d’expressions n’est par ailleurs pas très développé, et ils pâlissent franchement à côté du tumultueux Lee Jun-Ki, qui porte pratiquement tout le drama sur ses épaules. J’ai par ailleurs trouvé la relation entre Hae-Su et Wang So assez malsaine et déséquilibrée : alors que Wang So est prêt à tout pour elle, Hae-Su n’est, je trouve, jamais là quand il a besoin de son soutien, préférant, forte de ses connaissances en histoire, le juger et lui faire la leçon. En fait, les posters les montrant avec l’eau et le feu prennent ici tout leur sens: Wang So, passionné, aime à corps perdu et sans compter, alors que Hae-Su, prudente et mesurée, se retient systématiquement.

Raconte, au lieu de tout montrer !

Le scénario contribue abondamment à ce malaise grandissant: consacrant plus de la moitié des épisodes à l’histoire de l’héroïne avec le rival du héros, avant de tomber dans une paresse scénaristique absurde en enchaînant les ellipses pour éviter de s’attarder sur, précisément, ce qui aurait du se passer à l’écran. Amoureuse de Wang Wook pendant les trois-quarts du drama, il est très difficile de croire aux sentiments de Hae-Su pour Wang So quand on ne les voit pas se développer. De la même manière, Wang So, qui répète maintes et maintes fois qu’il se moque éperdument du trône, débarque un beau jour, après une ellipse (encore une!), et déclare qu’il a vu telle chose et qu’en conséquence, il veut devenir roi. Pardonnez mon scepticisme, mais j’ai eu l’impression de me faire arnaquer.

Merci mais non merci

J’avoue également avoir été un peu choquée par le fan-service blatant du premier épisode. Si les relations entre frères sont tout à fait adorables et font sourire, l’impression demeure que, plutôt que de miser sur son scénario ou sa réalisation, Scarlet Heart prend le parti d’exhiber ses acteurs (pour la plupart des idols, ou membres de célèbres groupes de KPop) torse-nu pour attirer les audiences. Certes, avec un scénario en béton armé, cela aurait pu passer. En l’occurrence, le scénario a toute la solidité d’un château de sable à marée haute, ce qui m’a juste donnée l’impression que l’on me prenait pour une courge.

Il y avait d’ailleurs beaucoup trop de personnages pour un drama de cette longueur. Il m’a fallu une bonne moitié de la série pour arriver à tous les différencier, et plus encore pour retenir leurs noms. Peut-être aurait-on pu soit rajouter dix épisodes pour développer ce qui méritait de l’être, soit couper trois ou quatre princes, ce qui, je l’admets, aurait été dommage, car plusieurs d’entre eux sont assez attachants.

Et pourtant il y avait du potentiel, vraiment. Certaines scènes sont absolument magnifiques, comme le début de l’épisode 16, saisissant, ou toutes celles, en fait, où figure la superbe chanson d’Im Sun-Hae « Will Be Back », qui ferait pleurer les pierres.

Bref…

Avoir compris il y a longtemps que les projets de Lee Jun-Ki ne sont jamais à la hauteur de son talent ne m’a pas empêchée d’espérer voir quelque chose d’intéressant, mais cela n’a pas été le cas: Scarlet Heart: Ryeo talonne à présent Descendants of the Sun sur le podium de la déception de l’année et j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps et de m’être fait avoir.


Titre: Scarlet Heart: Ryeo

Nationalité: Sud-Coréenne

Avec: Lee Jun-Ki, IU, Kang Ha-Neul, Ji Soo, Nam Joo-Hyuk

Date de diffusion: 29/08/2016 au 01/11/2016

Nombre d’épisodes: 20

Genres: Sageuk, Romance, Voyage dans le temps, Action

Ma note: ★☆☆☆☆

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