Healer

Healer Poster

Kim Moon-Ho (Yoo Ji-Tae), un célèbre journaliste, tente de résoudre une sombre affaire datant de 1992, qui implique son frère, Kim Moon-Sik (Park Sang-Won) et quatre de ses amis. Mais quand son enquête le mène au mystérieux « Healer » (Ji Chang-Wook) et à Chae Young-Shin (Park Min-Young), journaliste pour un tabloïd de seconde zone, cette rencontre change le destin de chacun d’entre eux… Car l’affaire en question s’avère bien plus compliquée qu’il ne le croyait, et l’ennemi ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.

Qu’est-ce que vous avez fait ? Mais qu’est-ce que vous nous avez fait ?

HEaler

Je m’attendais à une comédie romantique avec une bonne dose d’action, quelque chose du genre de City Hunter, mais j’ai été surprise—presque—d’emblée par le caractère très sombre de l’histoire. Honnêtement, je ne pensais pas que les thèmes abordés le seraient avec autant de profondeur et de noirceur. Maltraitance d’enfants, traumatismes, proxénétisme, corruption, abus de pouvoir, propagande, désinformation,… Ils sont divers et variés, et donnent dès le début un ton des plus sérieux à la série. Par de nombreux aspects, Healer est une tragédie.

J’ai beaucoup aimé cette noirceur, et ai eu le plaisir de constater que Healer continue à gagner en profondeur au fur et à mesure des épisodes, révélant des personnages complètement détruits pour en briser d’autres au passage. La série est pleine de rebondissements, de clichés auxquels on fait un pied-de-nez en les abordant pour les contourner d’une pirouette, d’humour et de romance, mais tout est subtil, et savamment entremêlé dans les fils d’une intrigue toujours plus mystérieuse. On en redemande, et on ne s’ennuie pas une seule seconde.

Healer Team

Avant de poursuivre, je voudrais éclaircir un point, sinon cet article va probablement très vite devenir incompréhensible. Healer = Baek Dong-Soo = Seo Jung-Hoo. Voilà, c’est dit. Passons maintenant aux choses sérieuses.

Dans un épisode de Zorro (1957), Don Diego posait une question bien singulière à son fidèle domestique: « Dis-moi, Bernardo… T’es-t-il déjà arrivé d’être jaloux de toi-même? ».

Pour explication, une jeune señorita venait d’expliquer à ce pauvre Diego à quel point il devrait prendre exemple sur Zorro. Situation problématique, mais que j’ai retrouvée dans Healer, riant à gorge déployée devant les petits sourires à peine réprimés de Jung-Hoo chaque fois que quelqu’un—Chae Young-Shin—parle de son alter ego. Contrairement, aussi, à d’autres séries avec des personnages qui mènent une double-vie, on a ici Healer et Jung-Hoo à part égale, et les voir tous les deux est un pur bonheur.

Healer JI Chang Wook Kim Min Young

Des persos chouettes…

Ji Chang-Wook. Que dire de lui. Je l’ai vu dans Empress Ki et entraperçu dans le sageuk Warrior Baek Dong-Soo (lâché au bout de 12 épisodes) mais c’est la première fois que je le vois « pour de vrai ». Il y a quelques temps, on m’avait recommandé Empress Ki, où j’avais été impressionnée par sa performance—impeccable, bouleversante—sans en profiter pour une raison simple: j’avais détesté le drama, déçue par tout un tas d’éléments, dont notamment la perte de l’héroïne telle que je m’y étais attachée et la quantité astronomique de politique.

Ici, j’ai l’occasion de profiter de la vue (oh, yeah!) et de son jeu, une combinaison qui me convient tout à fait. Je savais qu’il était bon, mais il m’a complètement soufflée. Il jongle entre différentes personnalités avec une facilité déconcertante et projette les émotions avec une force renversante, mais c’est surtout la détresse pure dans ses yeux en certaines occasions—je pense en l’occurrence aux épisodes 12 et 13—qui bouleverse vraiment le spectateur. Ce jeune homme a du talent, et j’attends avec impatience son prochain drama (en priant pour qu’il ne fasse pas comme Kim Soo-Hyun, soit partir faire de la pub pour les chinois pendant deux ans…).

On a également l’occasion de découvrir ici qu’il fait partie de ces rares acteurs à ne pas jouer les chanteurs alors même qu’il en a les capacités. Ji Chang-Wook est, doté d’une très belle voix, que je vous laisse admirer dans la chanson « I Will Protect You. »

J’ai aussi été prise de court par Park Min-Young, qui déploie ici d’excellents talents d’actrice. Après City Hunter, où elle donnait la réplique à Lee Min-Ho, je pensais savoir de quoi elle était capable, mais elle s’est surpassée. Là où Kim Na-Na était convaincante mais sans plus, Chae Young-Shin est vibrante, touchante, attachante, pleine de contradictions et d’humour, un peu vaniteuse, un peu égoïste, curieuse et extravertie, mais généreuse et avec un cœur d’or. L’inquiétude dans ses yeux quand Jo Min-Ja l’envoie chez Jung-Hoo, ses crises de panique, ses petits rires, composent un personnage haut-en-couleurs, profond et crédible. C’est une très belle interprétation de Park Min-Young.

Healer Kim Min Young

Le troisième personnage principal, Kim Moon-Ho, m’a longtemps déplu, en particulier à cause de ses intonations traînantes très « dandy » qui m’agaçaient prodigieusement. Il avait tout du sale gosse pourri-gâté sans pour autant se comporter en tant que tel, ce qui me mettait mal à l’aise: j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose, un élément-clé pour comprendre le bonhomme. En fin de compte, il se réveille au cours du drama, se redresse, montre sa véritable nature et de quoi il est capable. Bien que le jeu de Yoo Ji-Tae ne m’aie pas entièrement convaincue, il était par certains moments excellent, et je me suis un peu attachée à lui. Mais pas autant qu’à sa belle-sœur Myung-Hee, Healer ou Young-Shin.

Healer Yoo Ji Tae

…Et puis des persos moins chouettes…

En revanche, j’ai absolument détesté Kim Moon-Sik, pour une seule raison: la manière qu’il a d’infantiliser son épouse handicapée. Alors oui, Myung-Hee a besoin d’aménagements particuliers et a la santé fragile, mais j’avais envie de le frapper chaque fois qu’il la traitait comme une gamine. Alors oui, certains y verront de l’amour. Personnellement, je n’y ai rien vu que le désir de posséder une femme et la peur qu’elle lui glisse entre les doigts, si bien qu’il faisait tout son possible pour la rendre dépendante de lui.

Healer Kim Moon Sik

D’ailleurs, en parlant de Myung-Hee, j’ai mis du temps à m’attacher à elle, notamment parce que je ne savais pas très bien par quel bout la prendre. Elle avait l’air relativement sympathique, franche et ouverte, mais en même temps, elle restait carrément passive, et par moments je me demandais « mais pourquoi ne pose-t-elle pas de questions? ». Au fur et à mesure des épisodes, cependant, elle se redresse, prend de l’assurance, ou plutôt recommence à vivre. La flamme qui s’était éteinte vingt ans plus tôt se ravive, elle se réveille, et l’on découvre la femme qu’elle a été, ou qu’elle aurait pu être. C’est comme si elle avait dormi toutes ces années pour se réveiller au moment du drama. En fin de compte, j’ai beaucoup aimé le personnage.

Healer Myung Hee

Il faut aussi mentionner les personnages secondaires. Le père de Chae Young-Shin et son acolyte, le fidèle Chul-Min, étaient hilarants, et j’ai retrouvé Kim Mi-Kyung (Faith, Heirs) avec beaucoup de plaisir, dans le rôle de Jo Min-Ja, hackeuse de talent complètement déjantée. Comme d’habitude, elle était géniale, et comme d’habitude, je l’ai adorée. Les journalistes de Someday, et en particulier le rédacteur-en-chef, n’étaient pas complètement idiots non plus, ce qui m’a soulagée. Souvent, les collègues à qui l’on donne un peu de temps à l’écran ne sont que des faire-valoir. Et n’oublions pas l’inspecteur Yoon Dong-Won, un gros bébé.

Vite et bien

Côté scénario, j’ai absolument adoré la manière qu’ont eu les scénaristes de se jouer de tous les clichés du genre en fonçant dedans tête baissée pour ensuite les contourner ou donner un grand coup de pied dedans. Chaque épisode était une merveilleuse succession de pieds-de-nez aux stéréotypes. C’était génial, à croire qu’ils avaient fait une liste de tout ce qu’il leur faudrait aborder pour ensuite trouver divers moyens de le contourner. Les rebondissements se poursuivent également tout au long du drama, et sont tous mieux ficelés les uns que les autres, si bien que l’on ne se retrouve jamais, incrédule, à ricaner devant l’écran ou à s’exclamer avec dégoût.

Tout était subtil, compliqué sans couper les cheveux en quatre, bien dosé. Le rêve. Ooh, et je dois mentionner les cascades. Les cascades, mes amis! Moi qui adore les scènes d’action, les arts martiaux, les films d’espionnage et compagnie, j’ai été servie, c’était fabuleux. Sans compter que tous les personnages étaient intelligents (pas d’abruti à qui il faut vingt ans pour comprendre ce que le spectateur a capté à l’épisode 1), et prêts aussi à écouter l’autre avant de lui jeter des accusations à la figure. Pas de quiproquo à deux balles, donc.

Fa-bu-leux.

Un petit bémol tout de même: j’aurais aimé que la fin soit un tantinet plus développée.

Healer

Pour conclure, une OST dont quelques pistes se détachent avec aisance, j’ai nommé « Eternal Love » interprétée par Michael Learns to Rock et « To Battle, » ma préférée.

Bref…

Vous l’aurez compris: à voir absolument. Foncez, foncez, foncez! Vous ne le regretterez pas!


Titre: Healer

Nationalité: Sud-Coréenne

Avec: Ji Chang-Wook, Park Min-Young, Yoo Ji-Tae, Kim Mi-Kyung

Date de diffusion: 08/12/2014 au 10/02/2015

Nombre d’épisodes: 20

Genres: Thriller, Mystère, Politique, Romance, Action, Arts Martiaux.

Ma note: ★★★★★

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